THE PHOENICIAN SCHEME/LE COMPLOT PHÉNICIEN

3.5/5. Ce que j’apprécie par-dessus tout du cinéaste Wes Anderson est qu’il ne cherche pas à plaire à tous. Ce qu’il recherche avant tout (avec l’aide de son pote Roman Coppola à la scénarisation), c’est de tourner une idée qui leur plait et d’y rajouter des couches supplémentaires métaphoriques, métaphysiques, comiques, philosophiques. C’est un peu narcissique, mais idyllique (Ok, ok ! J’arrête !) Avec le temps, il a peaufiné son art et de ce fait, à créer une « hardcore fan base », qui lui pardonnera tout. Je n’écris pas qu’avec the Phoenician scheme, il s’est assis sur ses lauriers et s’est laissé pousser par le vent. Au contraire, chaque nouvelle production est un exercice de style, tout en contrôle, sur des thèmes maintes fois vus au cinéma (comédie, drame, science-fiction, documentaire, animation et maintenant, le thriller d’espionnage). Avec sa caméra si distinctive (les fameux panoramiques), ses textes aux fines lignes incisives, sa présentation théâtrale et ses personnages haut-en-couleur, il remanie les genres pour en faire sien. Cela ne donne pas toujours un ensemble cohérent, mais la part des situations rend l’expérience malgré tout agréablement jouissive intellectuellement. The Phoenician scheme ne fait pas exception. Il vous sera probablement ardu d’accepter l’offre, si vous n’êtes pas déjà admiratif du travail de l’artiste, car son dernier bébé à un humour encore plus noir et décalé que ses précédentes productions, mais grâce à l’entière distribution (mené par un Benecio Del Toro et Mia Threampleton tout en stoïcisme), cette histoire de famille camouflée en politicaillerie mafieuse saura vous mener jusqu’à bon port. J’ai relu quelques-unes de mes critiques et je fais amende honorable : avec le temps, Wes Anderson m’a conquis. Comme un bon vin qu’on laisse vieillir. Chaque nouvelle œuvre est une meilleure bouteille (sauf pour Asteroid city et encore……….. !! ) À la vôtre, slurp ! Par François Gauthier cinemascope@deltar.net