3/5. Ben oui, mais pas tant! Troisième de la trilogie « jeunesse », on retrouve nos mutants préférés vivant plus ou moins en harmonie avec la populace en 1982 jusqu’à ce qu’une étincelle éclate en Égypte, réveillant le premier mutant, le puissant En Sabah Nur aka Apocalypse. Voyant la dépravation l’entourer, cet autoproclamé dieu veut laver la Terre de ses parasites et créer un nouveau monde, où il règnera en maître. Pour se faire, il s’adjoindra quatre « cavaliers » (d’où la référence biblique), dont un Eric Lehnsherr en furie suite à la mort de sa femme et de son enfant (intense séquence, d’ailleurs! L’acteur Michael Fassbender insuffle une justesse à son personnage que c’en est effrayant…) Ne reste qu’à l’équipe de Charles Xavier et à son école pour contrer l’ennemi.
Le réalisateur Bryan Singer nous livre un opus grandiloquent, maitrisé et « testostéroné ». Par contre, contrairement à la précédente aventure, le scénario de Simon Kinberg (toujours aux commandes des textes) manque de profondeur, les personnages étant plutôt unidimensionnels. On sent que c’est à la distribution de livrer avec ce qu’elle a. Pour la plupart, le jeu est honnête, surtout que certains avaient de gros souliers à chausser. Revoir les jeunes Cyclops, Jean Grey, Nightcrawler et Storm est un plaisir assuré pour l’aficionado et cela semble être de même pour les jeunes comédiens les interprétant. Tye Sheridan, Sophie Turner, Kodi Smit-McPhee et Alexandra Shipp ne caricaturent pas les rôles précédemment interprétés par Michael Madsen, Famke Janssen, Alan Cumming et Halle Berry. Ils se les approprient au mieux de leur talent respectif. Mais je ne peux en dire autant des personnages déjà établis. Jennifer Lawrence (en Mystique) est assez effacée et James McAvoy rend un professeur X plutôt cabotin. Quant à la fameuse scène qu’autant les dames que ces messieurs attendaient, Hugh Jackman nous livre son avant-dernière apparition avec aplomb, rendant un Wolverine en furie sanguinolente, héhé!!!
N’ayant rien à redire quant aux effets spéciaux, toujours aussi efficaces; ni de mauvais mots pour la musique de John Ottman, en parfait accord avec les dits effets, soit pompeuse à souhait. C’est à l’histoire imaginée par Dan Harris, Michael Dougherty, Kinberg et Singer que revient le plus grand blâme. Façon de parler, on s’entend, car les deux précédents opus nous ont depuis habitué à des productions intelligentes, mêlant fantastique, action et Histoire (avec un grand « h », soit manipulant consciencieusement politique, sociologie et science). Avec Apocalypse, on assiste à un film plus conventionnel dans la mesure où l’effet « blockbuster » prend le dessus sur la profondeur du récit. Cela n’empêchera pas aux amateurs d’avoir un gros fun noir devant tant d’action et ce, malgré la redondance des répliques du méga vilain de service. D’ailleurs, Oscar Isaac s’en tire pas si mal dans la peau d’En Sabah Nur, tout comme le rendu physique est sensiblement correspond à la BD (Bon, yest pas aussi gros que prévu, mais une certaine séquence psychique en fait une belle allusion. En tout cas…)
Comme l’a si bien dit Cyclops et Jean Grey à la sortie du visionnement de Return of the Jedi : « c’est bien connu, ce sont toujours les troisièmes les moins bons. » Belle tirade d’ailleurs, concernant the Last stand, film écrit par Kinberg justement et dont plusieurs fans ne lui ont toujours pas pardonné certains punchs!!!!! Mais revenons à nos « mutonts » (mouton, mutant. Haaa pis laissez faire…), X-Men : Apocalypse s’imbrique bien dans la nouvelle ligne directrice prise par les studios (depuis que Days of future past a lavé le futur, donc créé une nouvelle tangente), on assiste à un épisode honnête, sans véritable surprise. Maintenant, on attend de pied ferme la dernière aventure de Wolverine (snif!) et de Deadpool (yeah!) Cela donnera du temps aux artisans pour peaufiner les prochaines aventures des mutants. Par François Gauthier cinemascope@deltar.net
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