2/5. Tout amateur d’horreur qui se respecte a vu the Exorcist et tout amateur d’horreur qui s’y connait sait qu’il sera aventureux d’essayer de s’attaquer à cette production culte. Mais tout amateur de cinéma en général sait qu’Hollywood étant ce qu’elle est, rien n’est intouchable. Quand on y réfléchit, avions-nous réellement besoin d’une nouvelle suite, presque vingt ans après les « prequels » the Beginning et Dominion ? Certainement, si c’est fait avec goût et intelligence. Donc, la ville des rêves a eu la foi et a mis ses espoirs en David Gordon Green, l’artiste derrière la renaissance d’une autre icône du cinéma d’horreur, monsieur Michael Myers. Déjà, sur papier, ce n’était guère de bon augure. On dira ce qu’on voudra, mais la nouvelle trilogie d’Halloween n’est pas tant exceptionnelle. Après la belle surprise de 2018, ses suites (Kills et surtout Ends) nous ont vite ramené sur terre tant elles étaient convenues et risibles. Mais le cinéaste ne doit pas se prendre pour un pied de céleri et doit avoir des œillères, car l’épiphanie qui le frappa l’a convaincu de tourner une suite au classique de 1973. Bien lui en fasse s’il croyait vraiment être de taille pour ce défi et simplement pour ce geste, je lui lève mon chapeau. Maintenant, après le résultat final, je puis écrire sans broncher qu’on n’avait PAS DU TOUT besoin de ce type de production. Non pas que ce n’est pas d’actualité (la religion, quelle qu’elle soit, fait partie intégrante de l’Humanité), seulement il aurait été souhaitable que Green et le coscénariste Peter Sattler approfondissent le sujet au lieu de ressasser de vieux clichés en nous balançant quelques lignes ici et là sur le catholicisme, le vaudou et autre Bouddha-Krishna.
Cinquante ans plus tard, Believer est tout simplement un autre film sur la possession, Green et Sattler n’ayant pas osé approcher le démon Pazuzu. Et ce n’est pas en convaincant l’actrice originale Ellen Burstyn de revenir dans la peau de l’actrice Chris MacNeil qu’ils gagneront des points, surtout pas avec les inepties qu’ils lui ont mises en bouche !!?? Personnellement, le classique de William Friedkin est dans une classe à part et ses suites auraient nettement mérité un traitement plus, écrivons, dramatique (quoique j’ai un petit faible pour le troisième, qui fut d’ailleurs réalisé par l’auteur original, feu-William Peter Blatty). Elles ont toutes privilégié le sensationnalisme à la psychologie, tout le contraire de l’œuvre originale. J’oserai même écrire que ce cinquième opus est certainement la plus lamentable déception de la série. Si vous n’avez jamais vu un « Exorciste », vous pourriez peut-être être effrayé par les 2-3 faces « laittes » qui pullulent dans le déroulement du récit, mais je répliquerai « à quoi bon voir le #5 dans ce cas, alors que des films de possession depuis ont tabletté en mieux le Septième ? » Le plus déprimant est de savoir qu’ils oseront continuer l’aventure avec deux autres productions. En tant que fan, je vais prier qu’ils voient la lumière. Soit ils ferment les livres suite à cet ordinaire résultat ; soit ils refont leurs devoirs et mettent de la chair autour de l’os. Malheureusement, ma foi vacille depuis plusieurs années……………. Vade retro Green !!! Par François Gauthier cinemascope@deltar.net
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