3/5 max. Il faut avoir les nerfs solides pour endurer 2h18m de misère humaine dans le fin fond de l’Amérique profonde des années ’50. Basé sur un roman acclamé de Donald Ray Pollock, the Devil… est un film choral qui prend son point de départ avec un jeune ex-soldat névrosé (Bill Skarsgard) et, de fil en aiguille, converge vers d’autres sombres personnages (un prêtre, un photographe et sa blonde, un prêcheur et son guitariste, …) jusqu’à l’orphelin punisseur (Tom Holland). Je n’ai aucune difficulté à croire que le livre de Pollock (qui narre sa propre œuvre ici) ne soit approfondi, recherché et visuellement poignant, sinon pourquoi l’adapter ? Malheureusement, les frères Campos (Antonio réalise et scénarise, alors que Paul coadapte) s’intéressent plus au but des protagonistes qu’à leur cheminement et la majorité des personnages manque cruellement de relief. Tout est noir, pratiquement pas de blanc. Voilà le constat de l’Amérique d’antan. Je ne pense pas que l’auteur cherchait à marteler cette « réponse » lorsqu’il écrivit sur son histoire (the Devil all the time est partiellement relié à son enfance), mais les Campos ont préféré montrer que démontrer. Je suis tout de même resté accroché à cette descente aux Enfers sur Terre grâce au jeu des comédiens, une distribution cinq étoiles qui fait ce qu’elle peut avec ce qu’elle a (Outre Holland et Skarsgard, il y a Jason Clarke, Mia Wasikowska, Sebastian Stan, Riley Keough, Harry Melling, Robert Patttinson, …). Aussi pour la compétence narrative du cinéaste, qui parvient à garder le cap de ces noires histoires, avec un montage cohérent, quoique démonstratif. Au final, il n’y pas beaucoup de lumière au bout du tunnel pour ces laissés-pour-compte-en-guerre-avec-le-Monde. Lourd ! Par François Gauthier cinemascope@deltar.net N.B. : Ne peut être vu que sur Netflix.
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