2.5/5. La production du Britannique Gareth Edwards est l’exemple type du « superbe contenant sans contenu » et c’est réellement dommage, car je m’attendais à plus de lui. Depuis que je l’ai découvert avec Monsters en 2010, je n’ai pas manqué mes rendez-vous et toujours, j’étais agréablement satisfait (Godzilla et Rogue one sont les autres). J’attendais donc the Creator avec beaucoup d’impatience. Déjà que la bande-annonce m’enchantait !!! Quel dommage, vraiment !
Visuellement époustouflant, le scénario est inversement proportionnel. Vide, vide, vide ! Une rencontre au sommet avec un sujet de marque (surtout en ces temps de grèves artistiques), l’intelligence artificiel, qui se réduit à de simples notions sociales. Rarement le scénario du cinéaste et de Chris Weitz ne scrute leur thème de prédilection avec profondeur, concision et goût, préférant la facile avenue de l’amour (filiale et conjugale). Les répercussions politiques sont réduites à « les bons vs. les méchants » et jamais, ils n’abordent les dommages psychologiques de leur point de départ (une erreur informatique a détruit Los Angeles et les années qui s’ensuivent a créé des clans). L’inconsistance et l’illogisme sont, avec les effets spéciaux, les vedettes de the Creator. Nombres d’invraisemblances scénaristiques pullulent les trop longues 2h13m (un robot-bombe qui court alors que l’armée tire des missiles depuis 10 minutes ?!! Ya de l’oxygène/Ya pas d’oxygène ?? Le héros change de cheveux entre deux séquences ?? Des mégas tanks qui apparaissent sans que personne ne s’en aperçoive ?? Les personnages sont aussi rapides que Flash et passent d’un endroit à un autre en un instant ?? Pourquoi le monde entier ne réagit pas aux attaques du Nomad envers les régions asiatiques abritant les robots ?? Etc, etc…) Sans parler du déroutant montage entre les flashbacks et le présent… J’étais terriblement ennuyé (et je suis poli… Shit !)
Je n’écris pas que the Creator est un ratage complet. Il y a beaucoup de bonnes choses (la distribution, menée par John David Washington et la nouvelle venue Madeleine Yuna Voyles ; la musique d’Hans Zimmer ; les effets spéciaux ; la cinématographie de Greig Fraser et Oren Soffer) et si vous êtes indulgent (et/ou crédule), vous pouvez passer un moment agréable qui bouchera un trou dans votre journée. Personnellement et honnêtement, je suis déçu que Gareth Edwards ne se soit pas plus attardé à son thème principal et ait succombé à la tentation du spectacle grandiloquent. Les deux peuvent s’imbriquer (Christopher Nolan nous le démontre depuis des années), mais Edwards n’a pas su trouver l’équilibre qui aurait permis à son petit dernier de se retrouver dans le panthéon des productions sci-fi qui a bercé dans son enfance (Star Wars, Apocalypse now, Blade runner, Akira). On les voit toutes dans son film (même Avatar…….. Fk !!), mais j’écrirais que c’est plus agaçant qu’honorifique.
Je sais que j’aurais dû laisser retomber la poussière une journée ou deux avant de rédiger, car je sais aussi que mes attentes étaient sûrement trop élevées, mais…. Je ne crois pas que j’aurais vraiment changé d’avis, car la vacuité de l’histoire m’a trop pris le cœur et l’esprit. Je pense même que je le mettrai dans ma liste des navets de l’année simplement pour le « rendez-vous manqué » avec son sujet. Mais là, j’ai le temps d’y réfléchir…………. Par François Gauthier cinemascope@deltar.net
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