3/5 (Netflix). Ce qu’il y a de bien avec le contrat qu’Adam Sandler a avec Netflix est qu’il est dans l’obligation de le respecter et que, parfois, ça l’oblige à sortir de sa palette de couleurs. Ce qui est une très bonne chose, car, quand il tourne ses « comédies » (devenues terriblement vaines et vides), il est sur le pilote automatique. Faire sortir son côté dramatique, voire obscur, le rend plus consistent et intéressant. De plus, cela permet aussi à des artistes de s’illustrer sur une plus large plateforme. Avec Spaceman, on retrouve l’effacé réalisateur suédois Johan Renck, l’homme derrière la trèèèès excellente minisérie Chernobyl (aidé de l’auteur Craig Mazin).
A partir du livre Spaceman of Bohemia (de Jaroslav Kalfar), le scénariste Colby Day nous présente un cosmonaute en mission solo depuis six mois en proie à la dépression et à la folie naissante (Sandler). L’approche initiale de Renck/Day de présenter l’homme dans son quotidien, puis lentement le laisser sombrer dans le doute, alors qu’il rencontre une forme extraterrestre aux allures antipathiques, toujours en restant dans la plausibilité de la situation, est plus qu’intéressante. Malheureusement, ils ne parviennent pas toujours à garder le momentum psychologique du personnage central, s’attardant au visuel (tout de même excellent). On assiste donc à un ensemble plus ésotérique que métaphorique, malgré tout le bon vouloir de la distribution (outre l’humoriste, il y a Carey Mulligan en épouse délaissée, Isabella Rossellini en politicienne, Kunal Nayyar en technicien intermédiaire et Paul Dano en « créature »). Personnellement, je n’ai pas du tout détesté l’expérience. Ça m’a rappelé vaguement Annihilation (d’Alex Garland). Mais là où le cinéaste d’Ex machina parvenait à doser questions existentielles à motivations humaines, Renck et Day se sont quelque peu perdus dans les méandres de leur histoire. La base y est, mais il faut une bonne dose de vouloir des spectateurs pour en extraire la source « psychologique ».
Ce type de productions se doit d’être tournées, malgré le fait qu’elles ne parviendront pas souvent à atteindre leur cible. Mais le simple fait d’essayer, de s’y attarder et de nous présenter quelque chose de qualité est une marque de respect intellectuel envers le public. Mais je me répète, ce n’est franchement pas pour tout le monde. Ça pourra vous sembler long, parfois pénible et déroutant. Peut-être qu’aider de certaines, huumm… substances, l’expérience pourrait s’avérer plus intéressante ?! Mais vous n’avez rien lu, là……………………………. !!!!!! En tout cas ! Par François Gauthier cinemascope@deltar.net
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