Je ne me rappelais plus de l’attentat aux Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996. Encore moins d’un des héros et de l’histoire qui le (pour)suivit. Basé sur l’article de la journaliste Marie Brenner et du roman des auteurs Kent Alexander et Kevin Salwen, le scénariste Billy Ray brosse un portrait peu flatteur du journalisme d’enquête, des médias à sensations et d’un gouvernement manipulateur. Si ce n’avait été de l’approche « humaine » priorisée par le vétéran acteur-réalisateur Clint Eastwood, le Cas Richard Jewell aurait été une production à la Danielle Steele, soit linéaire, démonstratif et mélodramatique. Mais Eastwood fait confiance à l’esprit humain et ne nous prend pas par la main (comme le scénario de Ray !) Il parvient à extirper l’humanité d’entre les lignes. De plus, sa direction d’acteurs est impeccable, à commencer par le méconnu Paul Walter Hauser en gardien de sécurité un peu simplet, mais juste. J’ai senti Hauser à la limite de la caricature, mais Eastwood étant ce qu’il est (une sommité), a calibré l’acteur pour le garder dans le droit chemin. Rien à redire non plus de Sam Rockwell (en avocat « David vs. Goliath ») et de Kathy Bates (en mère sudiste éplorée). Seule Olivia Wilde manquait de contenu, mais c’est encore la faute du scénario ne montrant que les grandes lignes du journalisme vautour pour mieux adresser un message moralisateur. Richard Jewell n’est pas la plus accomplie des œuvres du vénérable artiste, mais dépeint avec retenue un événement tragique qui s’est avéré encore plus pénible par la suite. Correct ! 3/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net
Cinémascope
Comentarios