L’idée me paraissait intéressante. Revoir un classique de Shakespeare (Hamlet) sous les yeux de son amoureuse. Les producteurs y croyaient aussi, car ils ont mis une belle distribution devant la caméra de Claire McCarthy (la saveur du moment Daisy Ridley, George MacKay, Naomi Watts dans un double rôle et Clive Owen) et ont travaillé fort sur la reconstitution de l’époque (Quelques scènes faisaient « plateau de télé », mais bon, l’effort y était!) Alors pourquoi, après le visionnement, j’ai encore ce goût amer dans la bouche. Je devrais plutôt écrire « ce son amer dans les oreilles », car le problème d’Ophelia est son scénario (adapté du roman de Lisa Klein). L’histoire pondu est beaucoup trop mélodramatique. Ils ne sont pas parvenus à aller chercher la tragédie de l’œuvre originale. On assiste à de bonnes performances, mais creuses d’émotion. Traitez-moi de puriste (et je ne mets pas ici la faute sur la scénariste Semi Chellas. Peut-être que c’est le livre qui fut écrit ainsi ?!), mais c’est interprété un peu trop contemporain à mon goût. Dépoussiérer des classiques, ça, c’est bon pour la culture. Maintenant, si c’est seulement pour une cause autre que l’œuvre en soi, ça me dérange un peu (mettre le féminisme à l’avant-plan), surtout si c’est peu subtil. Des artistes ont réussi là où McCarthy et Chellas ont failli, on n’a qu’à penser à Roméo + Juliet (de B. Luhrmann), Rosencrantz & Guildenstern are dead (de T. Stoppard) ou la majorité des productions à Kenneth Branagh (quoique certaines sont plus pompeuses, mettons !?) Ophelia ? En gros, c’est mélo ! 2.5/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net
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