2.5/5. NOS belles-sœurs !! Ouaip ! Cette pièce de théâtre de l’auteur Michel Tremblay fut une pierre angulaire dans la culture québécoise. Elle a chamboulé (pas à elle seule, bien entendu) les conventions de l’époque et marqué d’un X au fer rouge l’arrivée d’une nouvelle pensée plus moderne (On parle de la fin des années ’60 ici). Tremblay s’attaquait au féminisme, à la religion, à la politique en montrant une dizaine « d’habitantes » qui ont quelques squelettes dans leur placard.
2024, soixante ans plus tard. Le metteur en scène René Richard Cyr transpose l’adaptation musicale de la pièce pour le grand écran (pièce qu’il dirige depuis 2010.) Sa première incursion derrière la caméra, mais surtout la première adaptation cinématographique de l’œuvre phare. Maintenant, je vous pose la question : était-ce nécessaire ?! Je comprends l’apport considérable de la pièce théâtrale, mais…… Je crois personnellement qu’elle ne parviendra pas à rejoindre les nouvelles générations. Surtout pas avec des séquences musicales aussi rudimentaires. Les jeunes d’aujourd’hui s’abreuvent aux médias sociaux. Ils ont accès au « Monde ». Franchement, Nos belles-sœurs fait figure de parent pauvre en sacrifice en comparaison. Mais bon, j’admets que je ne suis pas le public cible, je déteste les « musicals » (à quelques exceptions près…) Mais entendre autant de chansons ineptes écrites par Daniel Bélanger. Oui, oui !! Le Bélanger de Rêver mieux, l’Échec du matériel, Quatre saisons dans le désordre, ben je ne peux pas écrire que ce sont des pièces inspirées, mettons !!!
Bon, la distribution est vraiment excellente, malgré tout. Menée par Geneviève Schmidt, les autres comédiennes sont parfaites dans leur registre volontairement typé : Debbie Lynch White, Diane Lavallée, Anne-Marie Bossé, Guylaine Tremblay, Véronic Dicaire, Ariane Moffatt, Pierrette Robitaille, Véronique Le Flaguais, Valérie Blais, Jeanne Bellefeuille. C’est grâce à elles, SURTOUT, que la production ne sombre pas dans la complète démagogie, car je pense sincèrement que cette première adaptation cinématographique arrive trop peu, trop tard. Elle ne saura atteindre que l’intelligentsia culturelle et les générations ayant vécu de front le virement de cap que les Belles-sœurs a amorcé il y a plus de trois générations déjà !!!
P.S. : Je suis un admirateur de ces artistes ayant travaillé à changer la donne avant ma naissance et c’est grâce à eux, entre autres, que je suis ce que je suis présentement. Mais il faut s’ôter les œillères, on est vraiment rendu ailleurs aujourd’hui. Nos belles-sœurs est une page d’histoire qui se devait d’être racontée (Mais PAS chantée !!! En tout cas….) Par François Gauthier cinemascope@deltar.net
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