J’ai toujours aimé le jeu d’Edward Norton. Ses choix artistiques sont toujours faits en conséquence d’un rôle ambigu, intrinsèque, qui travaille sur lui-même avant la situation. Qu’il veuille tourner une adaptation du roman de Jonathan Lethem depuis près de vingt ans a titillé ma curiosité. Cela doit être tout un personnage, dans ce livre ?! Qu’il y joue, le tourne, le produise, le scénarise, mon Dieu ?! On parle ici d’un projet TRÈS personnel. (…………………………………) Euh ? C’est quoi ça ? C’est tellement personnel que seul lui pourra l’aimer à sa juste valeur. Pour ma part et avec tout le respect que j’ai pour l’artiste, il aurait dû déléguer. Ce n’est guère un hommage au film noir cher aux années ’40, mais un pastiche de ceux-ci. Il y joue bien, mais son personnage atteint du syndrome de la tourette est « too much » !!! Il l’humanise, mais cela ne le rend pas plus crédible. D’ailleurs, la distribution est superbe et convaincante (Alec Baldwin, Willem Dafoe, Bobby Cannavale, Bruce Willis, Gugu Mbatha-Raw, Michael Kenneth Williams, … Sauf pour Leslie Mann en veuve éplorée. Elle surjoue. Une chance qu’elle ne fasse que passer… !) Personnellement, j’ai trouvé que le projet était trop théâtral, manquait d’émotions, de « thrills », … La pseudo-enquête plus grande que nature, qui est pratiquement un prérequis à ce genre, manquait de finesse. De plus, la narration de Norton et les flashbacks alourdissent un récit déjà lourd qui s’éternise sur 2h24m. Ya du gras qui aurait mérité d’être coupé au montage… !!! Ce n’est pas une mauvaise production. Il y a beaucoup de bonnes choses. Outre le jeu des acteurs, Norton a une bonne direction artistique, un œil filmique (plusieurs bons plans agrémentent notre peine !) et une délicieuse trame sonore jazzy (quoique parfois trop appuyée). Je lève mon chapeau pour l’effort, mais Motherless Brooklyn n’arrive pas à la cheville de Chinatown (de Polanski) ou L.A. Confidential (d’Hanson), pour ne nommer qu’eux. Pour érudits seulement. 2.5/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net
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