4/5. Écrit et réalisé par Pascal Plante (les Faux tatouages; Nadia Butterfly), ce thriller psychologique "suggère" plutôt que de montrer en images l’atrocité, le morbide et l’horreur du sujet «les chambres rouges». Des pièces filmées en direct sur internet (plus précisément sur le Dark web) dans lesquelles des filles se font torturer, tuer et dépecer sous le regard excité de voyeurs devant leur écran, qui payent pour ce genre de divertissement. Les chambres rouges existent t-elles vraiment ? Le concept a longtemps été considéré comme une légende urbaine. C’est un sujet peu documenté. Ce n’est peut-être pas impossible, vu dans quel genre de monde on vit. Mais attention, je le répète, aucune image gore est présentée à l’écran, seulement suggérée.
L’histoire raconte l’obsession de deux filles "groupies" qui suivent fidèlement le procès d’un tueur en série ayant fait trois victimes dans le contexte des chambres rouges dans la région de Montréal. L’une des groupies est Clémentine (Laurie Babin), naïve et amoureuse du tueur qu’elle croit innocent. Et l’autre groupie, c’est le personnage principal, la mystérieuse Kelly-Anne (Juliette Gariépy). Mannequin et joueuse de poker en ligne, lorsqu’elle n’assiste pas au procès, elle est toujours isolée dans son appartement, scotchée à ses écrans pour nourrir ses fantasmes tordus les plus glauques.
Le réalisateur Pascal Plante maîtrise parfaitement la caméra par ses cadrages et mouvements, comme avec l’excellent long plan séquence de la première scène du procès qui met la table. Dans cette scène, il n’y a pas de musique avant un long moment. On y entend que les paroles des interlocuteurs et le son de la ventilation en bruit de fond. On s’y croirait, tellement c’est crédible et réaliste. La musique de Dominique Plante vient teinter et enrober l’ambiance aux moments opportuns. Et une fois accroché par le regard intriguant de Kelly-Anne, l’excellente Juliette Gariépy, on ne peut plus reculer, on ne peut que regarder. Concept... ?! Par Dany Nadeau cinemascope@deltar.net
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