Moi aussi j’ai un superpouvoir : mon petit doigt ! Je devrais l’écouter plus souvent, car ici, il m’a sauvé quelques sous. Dès qu’il a vu le « preview » de Glass l’hiver passé, il m’a dit : « Hey ?! Frank ! Ya quelque chose qui cloche avec cette réunion de Split et Unbreakable. Ça sent le “placé”, le prévisible. » J’lui ai répondu : « Ben voyons, toé chose ! Shyamalan a souvent raté son coup ces dernières années, mais ses films sont loin d’être prévisibles ! Donc, farme ta yeule ! » Mais la graine était semée et ça me titillait. Plus la date de sortie en salle approchait, plus le p’tit doigt se faisait insistant : « Shyamalan vit sur le respirateur. Split était correct et la mode des superhéros bat son plein. Il a besoin de ce film. » M**dit fatiguant ! Mais j’l’ai écouté, car son point était louable et je l’en remercie. Le cas est que je suis un rationnel un peu trop cartésien, mais j’ai un fond d’éternel optimiste et je ne voulais pas que le cinéaste m’ayant bercé avec Sixth sense, Unbreakable, Signs et the Village ne soit plus que l’ombre de lui-même. BOUHOU !! Malheureusement, c’est le cas. M.Night Shyhamalan est un tacticien intello et sa signature se fait de moins en moins subtile. Peu d’émotions, que de la déconstruction de mythes. Il y était mieux parvenu avec Unbreakable et Split était le némésis idéal à un mix des genres. Le seul véritable point positif de l’aventure est les retrouvailles des personnages joués avec intérêt par Samuel L. Jackson, Bruce Willis et James McAvoy. Willis est en train de faire un Nicolas Cage de lui-même et joue dans tout c’qui bouge, mais a vu l’opportunité de revenir dans le droit chemin et il le fait avec retenue. Quant à McAvoy, il est celui qui vole la vedette. Encore ! Son rôle schizo à 24 personnalités, il le maitrise avec aplomb, enthousiasme et subtilité. La réunion des trois acteurs est souriante, mais de courte durée, car Shyamalan, par le biais du docteur Ellie Staple (Sarah Paulson), tue le plaisir rapidement. La finale est bien trouvée, seulement trop précipitée et queue-de-poisson. Bah ! Grâce à mon ‘tit doigt, mes attentes furent réduites à son minimum et j’appréciai le moment. Maintenant, on efface et on r’commence ! « Go, superdoigt ! Montre-moi la voie ! » 3/5 max. par François Gauthier cinemascope@deltar.net
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