Ce n’est pas tant le contenant que le contenu qui frappe l’imaginaire. La production (au titre français très approprié) est intelligemment et atrocement subversive. Le cinéaste Sud-Coréen Bong Joon Ho (Snowpiercer ; the Host ; Okja) met en scène une famille vivant au crochet de la société qui, petit à petit, s’immiscera dans la vie d’une autre embourgeoisée et, tel un cancer, gangrènera cette dernière. Que le cinéaste ait décidé de mettre des « losers » à l’avant-plan et tente l’impensable idée de nous les faire apprécier en est une tordue… Et réussie ! Sa caméra, subtile et chirurgicale, est le microscope qui observe les parasites se développer et nous vivons, témoins impuissants et avides, une expérience insoutenable. On voudrait aider la famille attaquée sournoisement, mais en même temps, il y a cette petite vengeance personnelle qui s’accroche au subconscient de voir enfin la classe inférieure prendre enfin son dû. Je ne peux écrire que l’ensemble soit une réussite complète, surtout sur le plan visuel, mais en même temps, était-ce le but caché de Bong Joon Ho d’être effacé ? Personnellement, j’écrirai « oui », car ainsi le spectateur s’attarde en premier lieu aux personnages et à leur « quête ». Cette histoire fut maintes fois vues au cinéma, mais le cinéaste et son cocénariste Jin Won Han sont parvenus à la rafraichir grâce, outre leur scénario, à l’étincelante distribution merveilleusement bien dirigée par Bong Joon Ho. Ils jouent tous sur la mince de la caricature sans jamais passer du mauvais côté, ce qui les rend d’autant plus intéressants (pour ne pas écrire « haïssables » !!!) Le film Parasite mérite tout ce qui lui arrive présentement et saura continuer son chemin vers la gloire avec l’oscar du meilleur film étranger (Le meilleur film allant assurément à 1917. Prédictions de votre hôte des plus faciles à faire, j’avoue !!) 4/5 min. par François Gauthier cinemascope@deltar.net
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