Chouchouté ?
Peut-être avais-je trop d’appréhensions ? Je suis un fervent amateur de science-fiction, d’histoire, de biographie et je déteste les comédies musicales. Donc, savoir que le jeune Damian Chazelle (Whiplash) s’attaquait à la conquête spatiale (avec l’apogée d’Apollo 11 sur la Lune) après avoir réussi à me conquérir avec La la land, entre vous et moi, cette production avait toutes les combinations gagnantes. Sans oublier l’excellent Ryan Gosling dans le rôle-titre………
Eh bien, je ne peux écrire que je fus des plus emballés !! Chazelle fait un bon travail derrière la caméra (surtout les séquences claustrophobiques dans le cockpit. C’est comme si on y était !), mais lorsqu’on sort de l’engin et qu’on descend sur Terre, ça ne lève pas. Tout y est figé, placé, schématisé. Montrer plus de dix ans d’histoire spatiale américaine en deux heures, je trouve ça plutôt condensé. Non pas que la distribution ne soit bonne, bien au contraire, mais leurs personnages manquent de relief, la faute au scénariste Josh Singer (d’après la biographie de l’auteur James R. Hansen sur Neil Armstrong). Ok, Singer fait une bonne nomenclature des efforts de la NASA pour gagner la course au ciel contre les vilains Russes. Mais c’est une course déjà hautement documentée et franchement, si on fait fi de certains détails pointus, on n’y apprend pas grand-chose de nouveau, sinon qu’Armstrong n’était pas un très bon père, étant avant tout marié à la cause. En fait, et c’est tout à l’honneur du vétéran astronaute (mort le 25 août 2012) de s’être ouvert ainsi, car c’est cette page d’histoire méconnue qui aurait dû être plus chaperonnée. Malheureusement, Singer n’arrive pas à approfondir le mythe.
On a donc droit à une production léchée, trop concise (l’histoire est coupée au sécateur), avec des personnages plus carton que pâte ! First man est visuellement attrayant, mais un peu vide. On est loin du classique the Right stuff (de Philip Kaufman. 1983) qui documentait les mêmes événements avec plus de poigne et d’intelligence. Un film certes lourd (car peu d’action), mais racé par la profondeur des textes de Tom Wolfe et le cinéaste et par le jeu de sa distribution (liguée par un jeune Sam Shepard).
Je comprends les bonnes critiques. Le film en soi est bien et ils ont trouvé un nouveau chouchou à dorloter (style notre Xavier Dolan ici !!!!!!!!!!) Mais il faut savoir rester objectif et First man ne réinvente pas la roue, ni n’égale ses prédécesseurs (sinon pour lesdites séquences spatiales). C’était correct et c’est sûrement de ma faute si ce n’est que ça ?!!??! 3/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net
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