3/5. Je sais pertinemment que les prochains mots vous sembleront racistes, surtout en ces temps troubles, mais Da 5 bloods n’est pas le film qu’il devrait être. Médiatiquement parlant, oui, pas artistiquement. Oui, j’admets que c’est du pur Spike Lee. Sa signature très punchée est ici résolument provocatrice. Il fait la morale à la bonne société occidentale en nous mitraillant de militants tombés au combat d’une justice à deux versants. Connaissant le personnage, il n’y a rien ici qui diffère de ses précédentes œuvres (sinon la non-subtilité !) Le problème de Da 5 bloods réside dans l’histoire en soi (de Danny Bilson, Paul de Meo, Kevin Willmott et Lee) : elle est assez pauvre et convenue, ne servant que de squelette scénaristique aux bienfaits d’un message plus grand. Franchement, si ça n’avait été de la distribution principale (Delroy Lindo, Clarke Peters, Norm Lewis et Isiah Whitlock jr.), j’aurais décroché bien avant. Mais la chimie, le naturel, la bonhomie, l’attitude des acteurs permet au film de rester à flots. Le jeu est quelque peu inégal (surtout concernant le jeune Jonathan Majors et Jean Reno en banquier caractériel), mais ils savent qu’ils sont des outils de propagande au cinéaste. Da 5 bloods aurait mérité une certaine concision dans le montage (2h35m, c’est long quand tu te fais marteler de bonnes intentions !) et je comprends parfaitement Lee d’avoir profité de la porte Netflix (et de son budget) pour en beurrer encore plus épais. La production a un mandat clair : ouvrir les consciences et honnêtement, c’est malheureux que cela doit être encore aujourd’hui. Je lève mon chapeau pour le travail technique et les comédiens, mais personnellement, je préfère les productions plus sournoisement subtiles (telle BlacKkKlansman, Do the right thing et Jungle fever). Frères de sang est un bon Spike Lee, mais pas son meilleur cru. P.S. : Je crois que le cinéaste a volontairement agi ainsi. L’Homme semble régresser au lieu d’avancer. Des coups de pieds au c*l se perdent et Lee tente d’y remédier à sa manière…………….. Par François Gauthier cinemascope@deltar.net N.B. : Ne peut être vu que sur Netflix.
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