3/5. J’aimerais écrire que c’est simplement une tendance passagère, mais ce serait se mettre des œillères. Depuis toujours, le public a une fascination pour ceux et celles qui sont de l’autre côté de la loi, quel que soit le média (théâtre, littérature, télé, ciné, …). On aime se transposer dans leurs souliers ou juste être voyeur. Le Québec n’échappe pas à cette « maladie », la province a eu son lot de criminels notoires (dont Mafia inc., Confessions, Monica la mitraille,, Requiem pour un beau sans-cœur, entre autres, sont des exemples cinématographiques réussis). Voici le dernier en liste : Donald Lavoie, tueur à gages pour le chef de la pègre du sud-ouest de Montréal Claude Dubois (pas le chanteur, tsé !), puis devenu délateur au début des années ’80. Le film de Raymond St-Jean n’y va pas par quatre chemins, Lavoie est froid, calculateur et méticuleux dans son travail, mais cache encore des filiations émotives pour ses proches, ce qui pourrait le mener à sa perte. Cela donne un personnage mystérieux et intéressant et son interprète est franchement excellent. Éric Bruneau est nuancé, réussissant à fragiliser cette bête qu’était Lavoie. De plus, St-Jean (aidé de son équipe technique) est parvenu à reconstituer l’époque pour une immersion complète. Crépuscule pour un tueur ne passera pas à la petite histoire du Septième québécois, mais nous montre un pan d’un monde interlope qui n’y va pas avec le dos de la cuillère et c’est ce que j’ai aussi aimé du cinéaste. Il n’a pas infantilisé son projet et pris le public pour des cruches. Il montre et signe, « that’s it » et c’est bonnement flatteur !! Par François Gauthier cinemascope@deltar.net
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