2/5 MAX. Il y a souvent, dans la vie d’un artiste, un tournant, un moment, après avoir atteint le sommet critique et/ou public, où il doit faire un choix qui fera pencher la balance du succès d’un côté ou de l’autre. Le jeune cinéaste Ari Aster est à ce tournant et Beau is afraid, son troisième long métrage en cinq ans (La pandémie a ralenti ses ardeurs………… À plusieurs niveaux !!!!!!), démontre qu’il penche du mauvais côté. Aster est dans sa tête et veut nous y amener, mais s’est complètement déconnecté du public. Un voyage long, tordu, intellectualisé qui m’a beaucoup déçu. Basé sur son court-métrage de 2011 d’une durée de sept minutes, « l’artissssse » en fait un interminable périple de TROIS HEURES !!!!! J’ai voulu aimer Beau is afraid. J’ai essayé de me convaincre qu’il y avait des moments, des séquences, d’étonnantes brides d’idées, mais quand t’es rendu à essayer de te faire croire à quelque chose qu’au final, tu n’as pas aimé, c’est se mentir à soi-même. Aster a une excellente plume et une caméra introspective qui permet de mettre en image des personnages complexes (et complexés, que l’acteur Joaquin Phoenix semble affectionner. Thérapeutique, j’imagine ?!)) Mais là où Heredity et Midsommar parvenaient à rendre crédible l’improbable, Beau is afraid a traversé la ligne de la fiction pour s’y perdre. Ce voyage dans la psyché de l’auteur (via son anti-héros névrotique) montre qu’il devra retrouver ses repères avant de tourner une nouvelle production, sinon il continuera à courir après les succès du passé. Personnellement, l’intérêt du film est qu’Aster semble vouloir s’ouvrir au monde, mais ne sait pas comment véhiculer ses émotions, ce qui donne un film souvent déroutant et plutôt narcissique. En gros, c’était plate !! Par François Gauthier cinemascope@deltar.net
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