Si j’ai regardé Bad times at the El Royale, c’est simplement par curiosité professionnel (et parce qu’il n’y avait rien d’autre de potable !) Pourtant, la production a une alléchante distribution (Jon Hamm, Jeff Bridges, Dakota Johnson, Chris Hemsworth, Cynthia Erivo, Nick Offerman, Lewis Pullman (fils de Bill), Shea Whigham, Xavier Dolan… Oui, oui ! LE Xavier Dolan !!!) et la tête pensante derrière le projet m’a beaucoup impressionné avec sa Cabane dans les bois (lire archives rafales). Mais Drew Goddard, aussi aimant du cinéma qu’il est, n’est pas Tarantino et Bad times… ressemble à du plagiat éhonté qu’à un hommage comme il l’avait fait avec son précédent film. La facture est visuellement intéressante ; l’atmosphère se veut volontairement kitsch mélangé au film noir (ça s’passe à la fin des années ’60) et les dialogues ont d’intriguant sous-entendus. Mais c’est long, mais long ! Goddard prend TROP la peine d’installer TOUS ses protagonistes pour ensuite bien mêler ses ingrédients et finir par tout coller sa recette dans l’fond du chaudron. La finale est grotesque et détonne de ce que le cinéaste-scénariste a travaillé les trois premiers quarts du film. Le jeune public féminin qui veut voir « Thor » torse nu n’auront certainement pas la patience d’écouter ces textes fleuves jusqu’à l’apparition de leur apollon, plus risible que crédible en passant ! Pour le cinéphile averti, Bad times… rappellera la belle époque de Pulp fiction, mais n’atteindra pas sa richesse scénaristique. Intéressant exercice narcissique. 2.5/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net P.S. : Je crois aussi, sans trop me tromper, que Goddard trippe gros sur la chanteuse Cynthia Erivo tant les séquences de la nouvellement actrice sont axées sur sa voix. Moins de chansons, plus de concision aurait sûrement aidé la cause du film, mais bon… En tout cas !!
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