3.5/5. Pourquoi le troisième? Pourquoi pas le premier ou le deuxième ? Tout simplement parce que j’ai toujours trouvé que l’opus #3 était l’enfant pauvre de la série. Alien (1979) et Aliens (1986) sont respectivement un classique et un culte. Quant au quatrième, il fermait la porte de la série originale sur une mauvaise note, dosant maladroitement humour, sci-fi et horreur, malgré une idée de base intéressante, le clonage (Le Français Jean-Pierre jeunet, dont j’adore les premières œuvres, était une saveur du moment, mais n’était pas l’homme de la situation. Anyway…) Donc, pourquoi Alien 3 ? Parce que je suis un fan fini de la série (évidemment !) ; parce que les scénaristes (Walter Hill, David Giler et Larry Ferguson) tentaient une avenue très différente des deux précédents et parce que c’était la première incursion dans le Septième d’un cinéaste qui a, depuis, fait sa marque dans le médium. David Fincher réalisait des vidéoclips depuis déjà huit ans (pour, entre autres, Madonna, Sting, Aerosmith, Billy Idol, Foreigner, …) avant de se voir offrir la suite du méga succès de James Cameron. Sans compter que Sigourney Weaver, qui mangeait ses bas suite au succès mitigé de Ghostbusters II, croyait assez dans les chances du jeune prodige pour se mettre dans la chaise de productrice (chose qu’elle n’avait jamais fait auparavant !) Cela a donné un film visuellement glauque, lourd, tendu, avec des personnages aux noirs desseins, magnifiquement interprétés par une distribution somme toute méconnue (outre Weaver, seul l’Anglais Charles Dance avait un semblant de carrière). La production, tout en sortant des sentiers battus par ses consœurs, respectait l’idée de base : un huis clos sanglant avec la bête. C’était un retour aux sources après la grandiloquence d’Aliens. Après le générique d’intro, dès les premières scènes, on voit la future signature de Fincher : une caméra mobile, un montage syncopé, une sombre luminosité, d’audacieux plans de caméra, … Il met la table pour faire monter la tension lentement, mais sûrement. Les séquences d’action sont comptées, minutieusement dosées jusqu’à l’épilogue coup de poing. Sigourney Weaver en a fini du Lieutenant Ellen Ripley. Enfin, le pensait-elle à ce moment… !!?? Mon seul bémol va aux effets spéciaux (de Richard Edlund, Alec Gillis et Tom Woodruff jr.). Pour la première fois, les artisans ont infographié le xénomorphe et franchement, même pour l’époque, ce n’était pas toujours réussi. La créature était certes beaucoup plus vivace, animal que dans les précédentes aventures, mais la tangibilité et le réalisme lui ont fait défaut. La seule bonne séquence avec la « bête » reste la rencontre entre Ripley et elle dans l’infirmerie. Mais bon, comment parvenir à dépasser un classique et un culte ? En le tentant comme ils l’ont fait et, malgré qu’ils n’y soient parvenus, Alien 3 est, dans mon livre, le troisième meilleur film (et j’inclus les dernières tentatives de sir Ridley Scott aka Prometheus et Covenant), donc c’est une médaille de bronze. C’n’est pas rien !!! Par François Gauthier cinemascope@deltar.net
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