Mettons les choses au clair sur minimum un point : le cinéaste Terrence Malick fait partie d’un club très sélect, celui d’être adulé par les critiques quoiqu’il tourne. Ce qui implique, par la bande, qu’il sera généralement toujours snobé par le public. Car Malick ne réalise pas des films « fast-food », faciles, bon marché. Ses productions sont recherchées, lentes, métaphysiques, hypnotiques, atmosphériques, psycho-égocentriques ! J’aime les films de Terrence Malick (et je tiens à préciser que je ne me considère pas de la « haute » !!!) Je les apprécie, car JUSTEMENT il tourne autrement. Il prend le temps d’installer les personnages, les décors, un momentum, … Il est vrai que ce ne fut pas toujours des réussites (Knight of cups me vient à l’esprit… !!), mais il tourne avant tout des films pour lui-même. Ses productions ont cette aura de recherche personnelle intérieure qui saura rejoindre les plus ouverts d’esprits. Par contre, il faut être patient. TRÈÈÈÈÈS patient, parce que le réalisateur peinture ses films et ce ne sont pas des tableaux à numéros. A Hidden life en est le dernier bon exemple : 2h54m. Accrochez-vous !!! Mais la photographie de Jörg Widmer est tout simplement lumineuse sans être superficielle. Elle sert un propos plus grand : la beauté de la Vie versus l’horreur de l’Humanité. Malick est allé chercher un obscur fait divers de la Deuxième Guerre Mondiale (un Autrichien ne veut pas faire allégeance au nazisme) et se permet des questions universelles sans partie pris (le Bien, le Mal, Dieu, l’intégrité, …) Sans compter qu’il a engagé un duo d’acteurs physionomiquement parfait et méconnu du public occidental. August Diehl et Valerie Pachner forment un jeune couple « quidams » qui ne sont ni « plastiques », ni horribles à pleurer. Grâce à leur chimie (et leur naturel), on finit par croire à cet amour mis à rude épreuve. J’admets qu’à un certain moment, j’ai trouvé que le cinéaste redondait à « piocher » sur son malheureux protagoniste, mais métaphoriquement parlant, ce Jésus des temps modernes châtie les pêchés de ses contemporains, pour notre plus grand malheur visuel, donc ‘faut endurer ! A Hidden life peut aisément se classer dans les trois meilleurs films réalisés par Terrence Malick (Mes deux autres étant Tree of life et Days of Heaven). C’est simplement un essai visuellement poétique sur l’Homme. Là ! 4/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net
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