Fred Rogers a compris la télévision. Mais VRAIMENT compris le médium. Peut-être s’est-il perdu dans son personnage et que son rôle est devenu plus grand que nature (quoique j’en doute fortement. L’homme a réussi à percer la frontière des langues bien avant internet) ? Donc, par sa simple présence, sa simplicité, son humilité, son ouverture, il a porté la bonne nouvelle à une multitude et ce, pendant près de 50 ans. C’n’est pas rien ! Je ne fais pas partie de cette multitude, je fais partie de celle de l’autre côté de la frontière, qui connait l’homme médiatique seulement. Je n’ai pas vu non plus le documentaire Won’t you be my neighbor ?, de Morgan Neville (qu’on dit nettement meilleur). Mais honnêtement, la façon dont la réalisatrice Marielle Heller, les scénaristes Micah Fitzerman-Blue et Noah Harpster ont décidé d’amener leur sujet est excellente : montrer comment M. Rogers a rejoint une brebis égarée (le journaliste Lloyd Vogel) et l’a ramené sur le bon chemin, le tout tourné à la manière d’une émission de la vedette. A Beautiful day… est l’adaptation du roman autobiographique de Tom Junod, qui relate l’amitié naissante entre lui et le « bon voisin » !! C’est léger, touchant et superbement bien acté par le duo principal. Le choix de Tom Hanks pour incarner M. Rogers en est une de génie. Y a-t-il un acteur plus aimé par le public que lui ? Le parallèle est brillant. Quant à Matthew Rhys en cynique reporter, j’ai découvert un acteur intègre, solide (car on ne doit pas se sentir gros devant Hanks !!??!) et versatile. Bonjour, voisin n’est pas un grand film, mais M. Rogers n’était pas un grand homme. Il ne se présentait pas ainsi. Il était comme tout le monde, seulement plus ouvert d’esprit. À nous maintenant de s’ouvrir à cette petite comédie douce-amère. 3/5 min. par François Gauthier cinemascope@deltar.net
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