top of page
Rechercher
Cinémascope

DUNE


4/5. La voilà enfin ! Une des productions les plus attendues des vingt dernières années (et je suis conservateur !) Pourquoi ? Qu’a de si extraordinaire la série de romans de l’auteur américain Frank Herbert ? Je ne pourrai dire, car je ne les ai pas lus. Mais d’après mes recherches, Dune (et ses suites) est LE roman de science-fiction par excellence, adulé par la multitude, #1 des ventes dans le genre. Les amateurs adorent. Avec la première adaptation (de David Lynch en 1984), on a assisté à une révolution. Ceux et celles qui s’y intéressent connaissent les embûches que le cinéaste a traversé. Nous connaissons aussi l’œuvre qui, depuis, est devenue culte. Mais malgré cela, pourquoi retoucher aux romans qui ont la réputation d’être inadaptables (Parlez-en à Lynch !!!) ?! Parce que ce qu’ils renferment va au-delà de la simple science-fiction. C’est une histoire qui parle de survie, d’évolution, de religion, de politique, d’économie, d’environnement dans un futur éloigné où l’humanité a perdu ses repères.


Maintenant, qui de mieux placé que le cinéaste québécois Denis Villeneuve pour s’attaquer à ce mastodonte !! Le réalisateur a su, avec les années, placer ses pions intelligemment. Lentement et sûrement, il a forgé sa réputation dans la ville des rêves. Incendies (2010), Prisoners (2013), Enemy (2013), Sicario (2015), Arrival (2016), Blade runner 2049 (2017) et Dune. Si vous vous attardez à ces productions, vous verrez une évolution, un parcours qui mène vers l’œuvre d’Herbert. Je ne suis pas dans la tête de Villeneuve, mais je mettrais un p’tit 2$ qu’il voulait depuis longtemps tourner une nouvelle version des romans. Et même si ce n’est pas le cas, le résultat final est indéniablement apostrophant. Il a un œil pour le grandiose sans être grandiloquent. Il a une attention pour sa distribution sans être étouffant et il a une honorable intelligence pour les œuvres du passé. Il respecte aussi l’amateur, car il en est un lui-même. Cela se voit par le film.


Evidemment, tout fan qui se respecte ne peut faire abstraction de l’incommensurable travail de David Lynch et, de ce fait, jouer au jeu des comparaisons. Regarder Dune 2021, c’est se remémorer des souvenirs, des détails, des émotions du moment que nous avons vaincu au visionnement du #1. Et Villeneuve en fait partie. Bien sûr, lui et les coscénaristes Jon Spaihts et Eric Roth ont travaillé à partir de la source même. Il est donc normal de parfois assister à du déjà vu. Pourtant, ce « déjà vu » devient présent, nouveau. Cela aide de savoir que les artisans ont pris le temps aux détails (contrairement au pauvre Lynch) et que l’histoire n’est pas charcutée au profit du mercantilisme.

Le cinéaste nous offre donc des mondes établis, distincts, chargés où la technologie (autant devant que derrière la caméra) à une place d’honneur, mais qui ne supplante pas l’essentiel : l’Homme. Avec l’excellence de la distribution, il parvient à effacer les vedettes au profit des personnages. Je n’écriai pas que Thimothée Chalamet avait de gros souliers à chausser, Kyle MacLachlan n’étant pas une grosse pointure (il a fait un honnête travail sur Dune !), mais il avait tout de même le poids du personnage central qui catalyse les regards et mène vers une avenue qu’on connait épique. Chalamet n’est pas un de mes acteurs préférés. Ses précédentes productions étaient bien sans être poignantes. Avec le rôle de Paul Atreides, il fait sa marque. Il contrôle le monstre. Il est convaincu et donc, convaincant. Il est évidemment trèèèèèès bien entouré (Oscar Isaac, Rebecca Ferguson, Jason Momoa, Josh Brolin, Javier Bardem, Zendaya, Charlotte Rampling, Dave Bautista, Stellan Skarsgard, …) et cela a dû jouer sur sa performance.

Une autre performance est la production artistique (qui implique décors, costumes, effets spéciaux). C’est la totale !! Ce sont des cartes postales mouvantes qui émerveillent l’œil et l’esprit. Christopher Nolan a un compétiteur et il s’appelle Denis Villeneuve (et Patrice Vermette, directeur de plateau). Le Québécois a su trouver les bons outils pour mener à bien son projet et Dune est visuellement époustouflant, sans être lourd. C’est carrément un « space opera » sans le mélodrame !! Il y a bien entendu de l’infographie intégré, mais la tangibilité du travail permet une meilleure introspection au récit !!!

Dune est l’escapade parfaite à la morosité du quotidien. L’évasion idéale ! La production saura aller chercher la fibre de tous et chacun. Ce n’est pas un chef-d’œuvre et je ne crois pas qu’elle le devienne. Par contre, elle deviendra vite culte. Plus vite que la version de 1984 (évidemment, les technologies des époques jouent en la faveur de Villeneuve.) Mais je tiens à préciser qu’il n’y a pas compétition ici. David Lynch et Denis Villeneuve ont travaillé pour un bien commun et tous deux sont parvenus à leurs fins (en suant sang et eau) : adapter une œuvre inadaptable, toucher le public et le divertir par la bande. L’œuvre de Frank Herbert sait jouer les bonnes cordes sensibles !!! Vivement la deuxième partie (en 2023) !!! Par François Gauthier cinemascope@deltar.net P.S. : J’n’ai même pas mentionné l’excellente musique de Hans Zimmer qui succédait au travail laissé par le groupe américain TOTO en ’84. Enlevant !!

25 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

NOSFERATU

Komentar


bottom of page