Depuis plusieurs années, nous assistons à une révolution dans le monde des séries télés. L’augmentation de chaines spécialisées et surtout l’arrivée du service en ligne comme le géant Netflix ont grandement contribué à cette explosion. Ce phénomène a permis une plus grande diversité mais également une qualité qui n’a plus rien à envier au monde cinématographique. C’est pourquoi à chaque mois maintenant, Cinémascope vous offrira la critique d’une série à voir parmi la grande variété offerte.
DÉCEMBRE 2020
The Queen’s gambit, saison 1 (Netflix) – Pour terminer cette année de fou, impossible de passer à côté de la série limitée la plus populaire de l’existence de la plateforme Netflix. Profitant bien entendu de la pandémie actuelle, cette mini-série (à sept épisodes, quand même!) aura réussi sans artifice, cet exploit inattendu. Dirigé et coscénarisé par Scott Frank (Logan; Out of sight; Dead again), ‘’le Jeu de la dame’’ (un autre titre mal traduit, ben coudonc!?) nous plonge dans les années '60, où une orpheline brisera toutes les probabilités en accédant à l’élite mondiale des échecs. La jeune prodige, jouée magnifiquement par l’hypnotisante Anya Taylor-Joy, aura à vaincre ses démons intérieurs et ses addictions pour y parvenir. Connaissant un peu ce jeu, même si je suis loin d’être très bon, j’ai été agréablement surpris par le réalisme des matchs, ainsi que par la véracité de l’époque, dominé par les joueurs russes et auquel aucun américain n’arrivait à la cheville. La mise en scène est sobre et classique, parfois un peu léchée, mais efficace. La grande force est l’écriture. On reste accroché du début à la fin et s’il y a peut-être un moment où j’ai eu une légère réserve, cela n’enlève rien à l’ensemble. Une réussite qui prouve qu’au delà des effets, ce que les gens veulent, ce sont des histoires bien racontées. 4/5 par Dominic Vallières cinemascope@deltar.net
NOVEMBRE 2020
The Boys, saison 2 (Prime) – Pour ce rattrapage d’automne (Vaut mieux tard que jamais!), commençons avec le deuxième volet d’une série qui se voulait irrévérencieuse, mais dont la première saison m’avait laissé sur ma faim. L’idée originale de suivre des superhéros égocentriques et totalement pervertis est toujours attrayante et le premier épisode de cette 2e saison part en force. Cette fois, les superzéros essaient tant bien que mal de s’adapter à la vie en cavale, et pendant que le Protector (Anthony Starr) tente de prendre le contrôle, une experte en réseaux sociaux (Aya Cash alias Stormfront) vient tout chambouler. Cette adaptation de la BD du même nom, produit par Seth Rogan et Evan Goldberg (dont la réputation d’humour noir n’est plus à redire), ne manque pas d’action, c’est certain. Par contre, autant divertissante et satirique soit-t-elle , on tourne en rond (encore!), les personnages ne savent plus trop où aller par moments et les p’tites histoires d’amours n’aident pas la cause d’un produit qui mériterait meilleur sort.. 4/5 pour le 1er et dernier épisode, 2,5/5 pour le reste. Par Dominic Vallières cinemascope@deltar.net
The Haunting of Bly manor, saison 1 (Netflix) – Le créateur de ‘’ Haunting of Hill House’’, Mike Flanagan, nous raconte cette fois l’histoire d’une institutrice (Victoria Pedretti) engagée pour veiller sur deux orphelins vivants dans un manoir loin de toute civilisation, dont plusieurs secrets cachés viendront la hanter. Même si le synopsis n’a pas l’air trop accrocheur, le traitement est par contre très réussi. Tout comme dans la saison ‘’Hill House’’, les décors sont de toute beauté, mais ici s’arrête les comparaisons. Misant beaucoup plus sur la tension que sur l’horreur, l’histoire est plus complexe, plus sensible. Parfois un peu trop axé sur la romance, ce deuxième opus de M. Flanagan n’est pas parfait, mais a le mérite de nous proposer autre chose. Avec de multiples flashbacks et histoires qui s’entrecroisent, certains seront déroutés et se lasseront. Étant plus ‘’fan’’ du psychologique que de l’horreur, j’ai beaucoup apprécié cette saison, particulièrement comment elle se termine. Je n’en dis pas plus... 3.5/5 Par Dominic Vallières cinemascope@deltar.net
OCTOBRE 2020
Ratched, saison 1 (Netflix) – Quand j'ai vu le titre de cette nouvelle série, intitulée Ratched, je me suis dit, “comme Miss Ratched (Louise Fletcher) dans One flew over the cuckoo's nest ”?! Et bien oui, c'est effectivement une série qui visite les origines de cette impitoyable infirmière, personnage de fiction tiré du roman de Ken Kesey. Dans cette nouvelle création de Ryan Murphy (American Horror Story), il a choisi son actrice fétiche Sarah Paulson, qui y a joué de multiples rôles dans la plupart des saisons. Donc pour Ratched, l'histoire se déroule en 1947 en Californie dans une hôpital psychiatrique. Les décors et la photographie sont éblouissantset le rythme est crédible et attrayant ! Ça me fait penser aux œuvres d’Alfred Hitchcock. Mais c’est peut-être aussi parce que j’ai remarqué que certains thèmes musicaux étaient directement tirés de la trame sonore du film Psycho (composé par Bernard Herrmann)... D’ailleurs, j’ai constaté la même façon de faire dans la première saison de A.H.S., mais cette fois-ci avec des pièces musicales provenant de la trame sonore du film What lies beneath (d'Alan Silvestri)... Bref, les acteurs sont tous excellents (Finn Wittrock, Cynthia Nixon, Judy Davis, Jon Jon Briones) et bien d’autres, sans oublier Sharon Stone. Personnellement, je suis passé à travers les huit épisodes en 3 ou 4 jours seulement ! En bonus pour les curieux et je le suis, il y a une infirmière Ratched qui apparaît aussi dans certains épisodes de la série Once upon a time et qui est cette fois-ci interprétée par Ingrid Torrance. 4/5 Par Dany Nadeau cinemascope@deltar.net
SEPTEMBRE 2020
Riverdale, saison 4 (Netflix) – Développée par Roberto Aguirre-Sacasa, cette série est une version sombre de l’univers des Archies comics. Si je fais partie du public cible, ce n’est pas à cause de mon âge, mais plutôt parce que j’adore les "Detective stories" et de plus, je suis musicien ... Oui, la plupart des acteur(e)s savent chanter et/ou jouer d’un instrument de musique. D’ailleurs, on peut y voir parfois Josie et les Pussycats, créé par le même auteur. Riverdale est une série pas seulement pour ados, car il y a plusieurs références "vintage", particulièrement aux années 80. Il faut donc avoir un certain âge pour y saisir les clins d’oeil. La quatrième saison, qui prend des allures de "meurtre et mystères", fut écourtée par le Covid-19, mais aussi par le décès de Luke Perry (qui interprétait Fred Andrews, le père d’Archie). Malgré ces imprévus, l’équipe a réussi à livrer une saison qui tient la route. La cinquième saison est annoncée pour 2021 et fera un saut de cinq ans dans le temps. À suivre ... Par Dany Nadeau. Cote trois premières saisons: 4.5/5; Quatrième: 3/5. cinemascope@deltar.net
JUILLET 2020
Dark, saison 3 (Netflix) – Sortie tout juste à la fin du mois dernier, la très attendue saison finale de cette surprenante série allemande s’annonçait prometteuse. Comme mentionné dans le dernier épisode, il ne s’agit pas de savoir ‘’quand’’, mais dans quel monde. Avec des boucles hallucinantes dans le temps, les deux premières saisons nous avaient habitué à ce genre de tournure. La réalité est-elle la même ? Ou quoi que l’on fasse, nous avons fatalement le même destin? Cette dernière saison pose magnifiquement ces questions. S'il y’a quelques passages à vide ici et là, ils sont très vite oubliés, car l’ensemble, et tout particulièrement le dernier épisode, complète parfaitement cette série qu’on aura plaisir à revoir. Le géant Netflix pourra se vanter de vous faire voir des produits étrangers de très grandes qualités. Bravo! 4/5 par Dominic Vallières cinemascope@deltar.net
JUIN 2020
Killing Eve, saison 3 (BBC America, Canal +) – Si cette série connait autant de succès auprès de la communauté LGBT (entre autres), elle le doit en grande partie à ses forts rôles féminins dont certainement la dangereuse et attachante Villanelle, personnage devenu culte par la splendide performance de Jodie Comer. D’ailleurs, sa complexité atteint de nouveaux sommets dans cette saison qui explore les thèmes de la famille et de la responsabilité de nos actes. Parallèlement, il y a Eve (Sandrah Oh) qui se retrouvera bousculée par des événements troublants dans l’organisation criminelle qu’employait Villanelle. Son obsession deviendra t-elle un atout ? Son ex-patronne Caroline (excellente Fiona Shaw) serait-elle impliquée ? Une saison un peu plus en dents de scie que les précédentes, mais toujours aussi bien rattrapée par de délicieux moments d’humour noir (textes de Luke Jennings et de la créatrice Phoebe Waller-Bridge) et par de magistrales scènes d’interprétations. 4/5 par Dominic Vallières cinemascope@deltar.net
MAI 2020
Westworld, saison 3 (HBO) – Bon, je sais! J’aurais pu changer de style de série ce mois-ci. Mais difficile de passer à côté d’un des piliers de la chaine HBO. Basée sur l'oeuvre de l'auteur Michael Crichton et créée par Lisa Joy et Jonathan Nolan (oui, oui! Le frère de l’autre), Westworld est un monde ‘’western’’ inventé de toute pièce, peuplé d’androïdes à l’apparence humaine qui jouent des rôles pour satisfaire une clientèle en manque de sensations fortes. Mais après plusieurs reprogrammations, certains d’entre eux prennent conscience de leur état et mènent alors une révolution contre leur fabricant. C’est le cas de Dolorès (Evan Rachel Wood) qui, dans cette saison, poursuit sa route qui la mène à une société rivale (dirigée par Vincent Cassel) qui a mis au point une intelligence artificielle possédant le pouvoir de gérer nos vies. En prouvant que ce ne sont pas seulement les androïdes qui sont manipulés, mais bien toute l’humanité, un nouveau conflit s’annonce. Ce qui est rafraîchissant dans ces huit épisodes (contrairement à dix auparavant), c’est ce nouvel univers, hors du parc, qui nous donne des super designs futuristes. Le scénario principal parait moins complexe, mais ses nombreuses sous-intrigues, ses flashbacks et ses métaphores sont tellement confus qu'on finit par ne plus bien comprendre les motivations réelles des personnages. Entre les scènes d’actions et les pétarades multiples, on perd le fil, on le reprend, puis les ’’wtf ? , ça sort d’où ça ?’’ reviennent. Frustrant !! 3/5 par Dominic Vallières cinemascope@deltar.net
AVRIL 2020
Star trek : Picard, saison 1 (Prime Video/CBS) – Eh oui, encore de la science-fiction! On nage en plein dedans en ce moment. Cette fois, c’est la franchise Star trek qui nous propose une nouvelle aventure. Celle de l’amiral Jean-Luc Picard (Patrick Stewart) qui, suite à une mission de sauvetage qui a mal tourné et la perte de son lieutenant et ami Data (Brent Spiner), démissionne de Starfleet. Reclus dans sa ferme, il aura la surprenante visite d’une femme en tout point identique au tableau de son défunt ami. Celle-ci apprendra très tôt qu’elle est, tout comme sa sœur-jumelle, une création synthétique. Encore affecté par sa dernière mission et en quête de vérité, Picard se donnera la mission de les protéger. Si au début de la nouvelle série (imaginée par Kirsten Beyer, Akiva Goldsman, Michael Chabon et Alex Kurtzman), les quelques références au monde de Star trek peuvent nous sembler floues, on nous transporte rapidement dans l’action qui, malgré ces intermèdes ‘kitch’’, nous fait passer de bons moments. 3/5 On a vu pire!! par Dominic Vallières cinemascope@deltar.net
MARS 2020
The Outsider, saison 1 (HBO) – Adaptation du roman de Stephen King, the Outsider raconte l’histoire d’un entraîneur de baseball mineur (Jason Bateman) accusé d’avoir sauvagement mutilé le corps d’un garçon de onze ans dans une petite ville d’Oklahoma. Ce qui se devait d’être une affaire de meurtre facilement résolue se complique alors que l’on apprend que, malgré les preuves et les témoignages sans équivoque, le suspect se trouvait à plus de 100 km des lieux au moment des faits. À court de réponse logique, ils feront appel à une enquêtrice réputée pour ses dons de clairvoyance (Cynthia Erivo). Elle découvrira que certaines affaires précédentes commises dans d’autres états comportes les mêmes similitudes. Des gens sans histoire, coupable de meurtre sordide d’enfant (ADN à l’appui), alors qu’ils prétendent tous n’avoir jamais été sur les lieux du crime. Toujours très rationnel dans ses recherches, l’inspecteur en chef de l’enquête (Ben Mendelsohn), en deuil de son fils, sera confronté à ses propres croyances essayant tant bien que mal de trouver une logique à une histoire qui en a de moins en moins. Si les deux premiers épisodes (réalisés par Bateman d’ailleurs!), sont plutôt classiques (et c’est volontaire), la suite, par contre, est tout autre. On passe du glauque au surnaturel dans un changement de ton particulièrement réussi. Tout pour débalancer les personnages impliqués et par le fait même le spectateur. C’est d’ailleurs ce qui fait la force de cette série. Les sceptiques sont confondus. 4/5 par Dominic Vallières cinemascope@deltar.net
FÉVRIER 2020
The Witcher, saison 1 (Netflix) – Dernier rattrapage de la fin 2019, the Witcher est l‘adaptation de la saga médiévale fantastique polonaise dont sont également tirés les jeux vidéos du même nom. Pour cette première saison, on nous présente la genèse de celle-ci : l’histoire du sorceleur et chasseur de monstres Geralt De Rivia (Henry Cavill) dont le destin sera lié à la sorcière Yennefer et ultimement à celui de la princesse Ciri, poursuivi pour ses dons et espoir d’un continent en plein chaos. Les passages dans le temps mettent très bien en valeur les motivations des personnages principaux, même si certains clichés scénaristiques auraient pu être évités. Le personnage du barde par exemple, qui tente désespérément d’alléger l’ambiance, mais dont l’omniprésence devient plutôt agaçante. Si l’ensemble n’est peut-être pas parfait, le visuel est par contre franchement réussi. Les fans du genre seront satisfaits par ce premier opus et la suite s’annonce plus qu’intéressante. 3/5 par Dominic Vallières cinemascope@deltar.net
JANVIER 2020
The Mandalorian, saison 1, 8 épisodes (Disney +) – Pour marquer l’arrivée de leur chaîne sur demande, Disney voulait frapper fort avec ce nouveau projet de la franchise Star Wars. Pour ce faire, Jon Favreau et quelques scénaristes (dont George Lucas, oui, oui!!) nous ont concocté une histoire se déroulant bien avant la trilogie cinématographique, celle de Mando, l’un des derniers Mandalorian (interprété par Pedro Pascal). Chasseur de prime hors-pair, il aura la délicate mission de kidnapper un enfant pour l’empire. Il découvrira vite l’importance de ce petit être et la raison de son enlèvement puisqu’il deviendra son protecteur. Si la thématique n’a rien d’originale, les premiers épisodes surprennent et nous plongent rapidement dans l’action, tout en nous en dévoilant chaque fois plus sur le personnage de Mando. C’est après les trois premiers épisodes que les choses se gâtent. Si la découverte de l’enfant est un ravissement pour tous les fans, plusieurs personnages secondaires et choix scénaristiques laissent perplexes. Tout ça dans un mélange d’effets spéciaux douteux ( manque de budget ??) et de dialogues parfois grotesques. Dommage. 2/5 par Dominic Vallières cinemascope@deltar.net
The Expanse, saison 4, 10 épisodes (Prime Video) – Originalement diffusé sur la chaine Syfy et depuis sur Prime, cette série de science-fiction (créée par Mark Fergus et Hawk Ostby) qui avait son lot de fans irréductibles a vraiment pris son envol la saison dernière . Dans cet univers où trois factions s’affrontent ( les Terriens, les Martiens, et les Ceinturiens ( de la ceinture astéroïde entre Mars et Jupiter), de nouvelles frontières inexpliquées s’ouvrent. À la quête de ces mondes inexplorés , pensent-ils, ils devront surmonter leur rancœur, car devant l’inconnu, la paix fragile qui subsistait alors sera durement mis à l’épreuve. Cette série a pris une tournure hallucinante lors la saison 3 et c’est sur cette vague grandiose qu’elle surfe maintenant. Remplie de rebondissements avec un visuel encore une fois très réussi, cette série est au summum de ce qui peut se faire en science-fiction intelligente. Pour les initiés, il est encore temps de vous rattraper. Vivement la 5e saison, j’en salive déjà !! 4.5/5 par Dominic Vallières cinemascope@deltar.net